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Femmes sans frontière
Elles s’étonnent que ce
partage les rapproche et les mène à la frontière d’elles-mêmes. La
confession croisée de leurs existences fantasques révèle à chacune
une même passion pour la liberté.
Extrait
1 L'épouse
: Votre nouveau problème. Denise
: Je viens d’enterrer ma mère. L'épouse
: Je ne vois pas le rapport. Denise : Je vous préviens c’est tout. J’ai vécu assez d’émotions fortes pour aujourd'hui. L'épouse : Ne vous retranchez pas derrière des excuses dramatiques. Ça ne marchera pas avec moi. J’ai connu le mur, moi, vous voyez, j’étais de l'autre côté. Denise
: Ça désensibilise ? L'épouse : Exact. Denise : Allemande ? L'épouse : Française intelligente. Denise : Parfaitement bilingue. L'épouse : Merci. C'est mon mari qui m’a appris, et quelques séjours dans votre pays aussi. Denise : Votre mari est d’ici ? L'épouse : Il habite en face de chez vous. Denise, gênée, se met à rire nerveusement : Ah oui !? L'épouse : Eh oui ! Denise : Quelle coïncidence ! L'épouse : C'est fou ! Denise : Le monde est si petit. L'épouse,
faussement enjouée : Décidément !
Il s’en est passé des choses ce matin. Denise : C’était de la folie ! Vous savez, vous êtes là, vous vous dites, non, mais qu'est-ce qui me prend, je n’ai rien à faire avec cet homme ! ? Vous le lui faites comprendre, et brusquement vous sentez une main entre vos cuisses. Alors tout s'enchaîne : vous perdez la réplique, vous perdez la tête, vous perdez vos sens. Et ma foi, dans le feu de l'action, vous finissez par jouir. L'épouse : Vous êtes d’humeur changeante. Denise : J’ai une très bonne Faculté d’adaptation. L'épouse : Vous étiez en manque, inutile de le cacher. Denise : Il est devenu fou, il m’a supplié, il est tombé à mes genoux. Difficile de ne pas craquer. L'épouse, inquiète : Il a pleuré ? Denise : Presque. Ses yeux étaient humides. J'aurais résisté cinq minutes supplémentaires qu’il se noyait dans ses larmes. L'épouse, effondrée : Le traître ! Denise : Il m’a même proposé de vivre avec lui ! L'épouse, retrouve son aplomb : Ça c’est moins grave. Ils sont prêts à promettre n’importe quoi pour faire tomber ce qui leur résiste. Denise, insiste : Il me l’a redit après m’avoir bien remplie ! Un temps. Vous avez peut-être fait tout ce voyage pour rien. II va falloir que vous retourniez à votre mur. L'épouse : Y en a plus, vous n’êtes pas au courant.
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